L’enjeu du Projet 12% est de sensibiliser toutes les femmes au cancer du sein afin d’accroître la prévention, favoriser le dépistage précoce, et augmenter ainsi les chances de guérison.
Il est aussi un de ceux que l’on sait le mieux guérir, avec près de 90% de taux de guérison lorsqu’il est détecté précocement. L’objectif du Projet12% est de faire participer un maximum de femmes, en bonne santé ou atteintes par la maladie, guéries, en rémission, opérées ou non. Depuis 2015, plus de 500 images ont déjà été collectées et publiées sur le site et ont fait émerger l’idée de créer un livre (dont les bénéfices sont versés à l’Institut Paoli-Calmettes) afin de multiplier les canaux de communication du message.
Principes artistiques
Ce projet s’inspire, à l’origine, des peintures de Francisco de Goya (Tres de Mayo, 1814), Edouard Manet (L’Exécution de Maximilien, 1868) et Yue Minjun (Execution, 1995). L’idée est d’interpeller le grand public en créant un visuel suffisamment fort susceptible de provoquer une réaction émotionnelle et de marquer les esprits.
Depuis sa création en 2015, ce symbolisme violent a vu sa portée s’atténuer correspondant ainsi mieux au message positif qui est délivré.
La nudité, la dépersonnalisation et l’anonymat constituent un triptyque important du projet car, à la manière d’un uniforme, ils gomment les différences de toute nature. Toutes les femmes sont à égalité face au risque de la maladie. Cette démarche artistique s’adresse ainsi à LA Femme.
L’image
Le projet utilise principalement la photographie comme support pour aboutir à une lithographie monochrome : un traitement graphique des photos initiales les transforme subtilement en images, de manière à devenir de véritables œuvres d’art. Des dessins, des sculptures et même une vidéo y ont également été intégrés. L’idée est de réaliser une image très poétique, très peu contrastée, un peu évanescente et de petite taille pour inciter le spectateur à prendre le temps d’observer, à contempler. Cela donne ainsi plus de valeur à l’image et impose un certain respect de l’œuvre et de la féminité. Cette manière d’appréhender une œuvre d’art appartenant à la tradition japonaise (décrite dans Éloge de l’ombre de Jun’ichirō Tanizaki), rappelle certains tableaux de Gerhard Richter et évoque la propagation sournoise et dissimulée du cancer.
Le corps et la nudité
En affectant notamment l’image du corps et son intégrité, le cancer du sein constitue une atteinte à la féminité. La nudité suggérée par le projet vient renforcer l’impact du message car elle interpelle. Toute femme qui accepte de poser nue, même en restant anonyme, s’implique de manière très personnelle mais aussi très solidaire dans ce projet artistique et vertueux. C’est un acte fort, rarement réalisé par la majorité d’entre elles, avec au final un impact très positif sur la prise de conscience mais aussi plus généralement sur l’estime de soi.
Dépersonnalisation et anonymat
Le cancer du sein concerne toutes les femmes, sans distinction d’âge, d’éducation, de richesse, de situation professionnelle ou personnelle, de religion, de conviction, etc. Aucune des participantes ne doit être identifiable. L’idée artistique est de créer cet effet de masse anonyme en présentant une série de corps féminins dépersonnalisés telle l’armée en terre du mausolée de l’empereur Qin : ces soldats chinois semblent de prime abord tous identiques, mais se différencient dans un second temps après une observation plus minutieuse et détaillée.
Dépistage
Le Projet 12% n’a pas vocation à donner des consignes médicales. Le conseil principal de prévention, outre d’avoir une hygiène de vie aussi saine que possible, est de se faire suivre régulièrement par un professionnel de santé. Parce que les chances de guérison du cancer du sein sont très élevées lorsque celui-ci est détecté très tôt, toutes les femmes sont encouragées à consulter rapidement un spécialiste si elles notent quelque chose d’anormal dans leurs seins (déformation, gonflement, présence d’un kyste, changement de couleur, …). Toutes les femmes de plus de 50 printemps sont également encouragées à faire tous les deux ans une mammographie dans le cadre du Programme national de dépistage organisé.
Pour toute information complémentaire, nous vous invitons à vous référer à l’Institut National du Cancer